Les Vaines Danseuses
Celles qui sont des fleurs légères sont venues,
Figurines d’or et beautés toutes menues
Où s’irise une faible lune…Les voici
Mélodieuses fuir dans le bois éclairci.
De mauves et d’iris de nocturnes roses
Sont les grâces de nuit sous leurs danses écloses.
Que de parfums voilés dispensent leurs doigts d’or!
Mais l’azur doux s’effeuille en ce bocage mort
Et de l’eau mince luit à peine, reposée
Comme un pâle trésor d’une antique rosée
D’où le silence en fleur monte…Encore les voici
Mélodieuses fuir dans le bois éclairci.
Aux calices aimés leurs mains sont gracieuses;
Un peu de lune dort sur leurs lèvres pieuses
Et leurs bras merveilleux aux gestes endormis
Aiment à dénouer sous les myrtes amis
Leurs liens fauves et leurs caresses…Mais certaines,
Moins captives du rythme et des harpes lointaines,
S’en vont d’un pas subtil au lac enseveli
Boire des lys l’eau frêle où dort le pur oubli.
(First appeared in la Conque, 1st July 1891)
The Imaginary Dancers
Delicate as flowers they have come,
Slim figures sculpted out of gold,
Becoming iridescent in a feeble moon…They are here
In melodious flight through the shimmering wood.
Mauves, blues and the nocturnal rose
Weave a way below their surging dance.
What veils of perfume drape their gilded fingertips!
But the smooth blue sky is leafless in this barren grove
While the shallow lake offers little light, laid out
Like some deathly reservoir of age-old dew
Where flowering silence reaches up…They are here again
In melodious flight through the shimmering wood.
Their hands grace the adored chalice;
A glint of moonlight rests on consecrated lips
And under friendly myrtle the drowsy movement
Of their wondrous arms lovingly undoes
Their tawny and caressing hair…But some of them,
Less in thrall to rhythm and distant harps,
Move with secret steps towards the shrouded lake
To drink the lilies’ dew immersed in pure forgetfulness.
La Fausse Morte
Humblement, tendrement, sur le tombeau charmant,
Sur l’insensible monument,
Que d’ombres, d’abandons, et d’amour prodiguée,
Forme ta grâce fatiguée,
Je meurs, je meurs sur toi, je tombe et je m’abats,
Mais à peine abbatu sur le sépulcre bas,
Dont la close étendue aux cendres me convie,
Cette morte apparente, en qui revient la vie,
Frémit, rouvre les yeux, m’illumine et me mord,
Et m’arrache toujours une nouvelle mort
Plus précieuse que la vie.
(First appeared in issue No. 8 of l’Oeil de Boeuf, April 1921)
The False Death
With humility and tenderness, on the charming monument,
On the unmoving tomb
That out of long-abandoned shadows and lavish passions
Forms your sated grace,
I die, I die beside you, I fall and lie in stillness,
But scarcely have I touched this long low monument
Whose passive secrecy invites me to its ashes
Than life awakens in what seemed dead,
She shudders, shines reopened eyes on me and bites
Ripping a new death from me
Precious beyond life.
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